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18 mai 2007

Soudaine envie d’écrire. Envie d’écrire pour

Soudaine envie d’écrire. Envie d’écrire pour m’exprimer encore et toujours même si je tiens si souvent à me taire.

Ce matin : levée 9h ! Hop debout ! Envie de rester cachée. Alors je me suis mise à mon clavier. Pas envie qu’on m’entende, le casque sur les oreilles. Et puis j’ai joué… Envie de dire que les notes glissaient sous mes doigts, en fait, juste envie que ça sonne bien. J’ai repris tous les morceaux, en passant des musiques de Yann Tiersen à Mistral Gagnant de Renaud, puis par Debussy et Mozart, puis par quelques exercices et même quelques gammes.

Pas envie d’y penser. Plutôt envie d’oublier.

Alors j’ai continué à jouer. M’enveloppant de sensibilités différentes, cherchant la joie, le bonheur. Mais retombant souvent sur la colère et la honte. Alors je m’arrêtais. Je réfléchissais une minute sur le pourquoi de cette colère. Il m’est venu un nom, puis un autre, puis pleins d’autres. Alors fallait vite passer, et recommencer à jouer. Ma colère se transmettait sur les touches fines du clavier. Une mesure… deux, trois, quatre, dix, cent peut-être. Alors stop. J’étais vidée. J’étais fatiguée. Mais je n’avais plus peur. Je sentais encore ce besoin de plaquer mes doigts pour qu’ils produisent un son. J’avais envie de sentir leur agitation sur un rythme lent ou rapide, un tempo caractéristique de mon état d’esprit. Oui, j’en ai passé des états d’esprit différents pendant cette matinée. La musique cachait mes hésitations révélant une part de douceur, elle arrivait aussi à montrer ma haine en oubliant alors mon peu de gentillesse. Les heures défilaient. Je ne voulais plus m’arrêter. Les triolets me faisaient tourner, les gammes me faisaient voltiger. Je ne voulais plus m’arrêter.

Pianissimo. Je revois toutes mes peines. Je repense à ce que vous m’avez fait subir. Encore et toujours. Cela ressemble à des pleurs, mais à des pleurs cachés, enfouis là, dans cette caisse à musique, dans une mélodie perdue, dans un corps las, étendu.

Piano.

Forte.

Fortissimo. Un cri. Une expression. Tout ce que je ne pouvais dire avant sort tout à coup, comme une revendication. C’est ma colère. C’est du bruit. Mais ça reste élégant. Pur plaisir de vengeance. Cette vengeance que je ne peux exprimer avec des mots sans être cruelle.

Retour au piano… Calme. Doux. Pour finir de tout oublier. Il est midi. J’ai joué trois heures. Cela fait bien longtemps que je n’avais pas joué autant. Cela fait bien longtemps que je ne m’étais pas vidée de tous mes sentiments jusqu’à vivre dans ma musique. Maintenant je pouvais me montrer. Maintenant je pouvais revivre. Désormais il me reste à apprendre à vivre en réalité, non plus dans cette musique. Pourtant je lui dois tout. C’est elle qui m’a enseignée la vie tout simplement. Elle m’a appris à pardonner. Elle m’a appris à écouter. Elle m’a appris à rêver.

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